Les concepts d'allocation universelle (AU), revenu universel, revenu de base ou encore salaire à vie ont en commun le principe de revenu minimum garanti (RMG), mais de façon inconditionnelle. Ce sont donc tous des systèmes de financement inconditionnel des citoyens (SFIC)
Le RMG est déjà en application dans de nombreux pays (sous différents noms, RMG étant notre dénomination standard). Il peut être vu comme une étape vers l'AU. Pour ce faire, il reste à (i) automatiser et universaliser ("inconditionnaliser") son allocation, (ii) augmenter son montant jusqu'à un niveau permettant de vivre (chichement) sans devoir travailler, soit au moins le niveau minimum de l'allocation de chômage (que l'AU remplacera).
Il s'agit non seulement d'éradiquer la pauvreté (dont l'exploitation salariale), mais aussi de donner à chacun la possibilité de construire librement un projet de vie productive.
L'effet de l'AU sur la composition qualitative de la production est fondamental. Avec l'AU, la décision de ce qui est de la valeur, ne serait alors plus le monopole du marché et de l'État (ou plus exactement des forces qui les contrôlent). Chaque individu aurait la possibilité de se consacrer à la production de valeur(s) qu'il considère comme importante(s). Le marché et l'État ne perdront pas pour autant la force de travail dont ils ont besoin, car nombreux seront celles et ceux qui voudront élever leur niveau de vie au-dessus de ce que leur permet l'AU (PS : la rentabilité financière des activités librement choisies grâce à l'AU n'est pas nécessairement suffisante pour atteindre le niveau de vie souhaité).
Cette évolution s'inscrira dans une adaptation du système socio-fiscal au contexte économique, social et technologique du 21° siècle. Il s'agit notamment de : (i) neutraliser l'effet de trappe à inactivité ; (ii) résoudre la problématique des pensions ; (iii) simplifier le système socio-fiscal ; (iv) égaliser (vers le haut) le statut des indépendants avec celui des salariés ; (v) déstigmatiser les ayants droits à l'aide sociale ; (vi) résoudre le non exercice du droit aux aides sociales ; (vii) limiter les écarts de richesse (par le financement redistributif de l'AU).
Originellement, on peut distinguer deux modèles idéologiques de systèmes de financement inconditionnel des citoyens (SFIC): collectiviste vs libéral. Le montant constitue le point de divergence le plus important. Il détermine le mode de financement, et partant, la nature plutôt révolutionnaire ou seulement réformatrice des modèles. Chacun peut ainsi être évalué selon la mesure et la méthode dans et par laquelle il modifiera le niveau actuel de redistribution des richesses (ce que les plus riches – qui devraient en être les seuls contributeurs nets – appellent le "coût" des SFIC).
Collectiviste | Libéral | |
---|---|---|
Dénomination | Salaire à vie | Revenu de base |
Montant | Plus élevé | Plus faible |
Les modèles collectiviste et libéral permettent de déterminer des bornes supérieure et inférieure pour le montant de l'AU. Cependant leur nature idéologique limite probablement leur valeur scientifique.
Notre "modèle synthétique de l'AU" :
L'originalité majeure du modèle synthétique consiste en la structuration du financement de l'AU en deux pôles complémentaires :
Les phénomènes économiques étant complexes il n'est pas facile de prévoir quels seront effectivement les effets supposés de l'AU. La problématique est donc autant scientifique que politique, et relève du tâtonnement. Deux grandes inconnues concernent l'effet induit de l'AU sur :
Nous avons montré que l'AU pourrait provoquer une baisse modérée de l'offre de travail, ce qui en vertu de la loi de l'offre et de la demande devrait théoriquement conduire à une hausse modérée des salaires : /salaire-minimum#effets-AU-sur-salaires.
Afin de maîtriser les incertitudes, nous proposons un plan d'implémentation progressive de l'AU : /implementation.
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Une publication de François Jortay