L'argent est le nerf de la guerre : qui contrôle la création et l'allocation de la monnaie, contrôle une partie considérable des pouvoirs économique, politique et militaire.
C'est pourquoi tout citoyen désireux de participer à l'instauration d'une véritable démocratie doit comprendre comment la monnaie est créée et allouée entre les agents économiques (ménages, entreprises et État). Nombre de citoyens ont décidé qu'ils ne comprennent rien au système monétaire, ce qui ravit les banques privées. Il suffit pourtant d'en connaître les quelques principes élémentaires, que vous allez découvrir.
Dans une véritable démocratie la création monétaire devrait relever de la chose publique. Or, contrairement à ce que leur très ambigu statut juridique peut laisser croire, dans la pratique les Banques centrales sont beaucoup moins des institutions publiques que privées. La relation entre les banques privées et leur Banque centrale relève en réalité de l'auto-régulation ! Tout cela avec la collaboration des décideurs politiques, dont nous devrions nous demander s'ils sont majoritairement composés d'individus compétents et incorruptibles.
Le fait que le système monétaire est contrôlé par les banques privées plutôt que par les citoyens, a pour effet que l'allocation monétaire entre les agents économiques (ménages, entreprises et État) n'est pas déterminée pour maximiser l'intérêt collectif mais celui des banques privées, dont l'objectif est la maximisation du profit des actionnaires et – surtout – des dirigeants. Nous verrons pourquoi et comment le système économique serait bien plus performant – notamment en termes de développement durable – si le système monétaire était géré dans l'intérêt collectif.
Alors qu'à l'ère de la monnaie virtuelle – dont le coût de fabrication est quasiment nul (une écriture comptable dans un fichier électronique) – une question vient alors à l'esprit : pourquoi la monnaie n'est-elle pas distribuée gratuitement et également entre tous les citoyens ? La réponse, nous venons de l'exposer : « parce que les institutions qui créent et distribuent la monnaie ne sont pas publiques ».
Nous allons vous montrer qu'il existe de solides arguments suggérant que le système monétaire doit et pourrait être considérablement réformé. L'article sur le financement distributif de l'AU postule (seule l'expérimentation pourra la confirmer) que la création monétaire pourrait être créée à taux constant et distribuée gratuitement et également entre tous les citoyens, par versement d'un dividende universel représentant un montant de 350 euros/mois (montant pour 2017 dans des pays tels que la France ou la Belgique).
Ce dividende universel représente le financement distributif de l'allocation universelle (modèle synthétique). Dans ce modèle le montant de l'AU est fixé au salaire minimum légal net, soit 1.200 euros/mois, et le financement distributif (25%) est complété par un financement redistributif (75%).
Le dividende universel est une mesure de ce que le secteur bancaire détourne de la création monétaire à son profit, et des hallucinants écarts de richesse. Nous verrons que ce détournement et ces écarts de richesse conduisent à une inadéquation quantitative et qualitative entre l'offre et la demande de monnaie, et partant, à une structure productive inadaptée aux besoins réels de l'écrasante majorité de la population.
La cause des crises financières puis économiques à répétition, ainsi que des déséquilibres écologiques est probablement multifactorielle, mais parmi les facteurs déterminants quelques-uns seulement ont un poids bien plus élevé que tous les autres. Le système monétaire fait partie de ceux-là.
Put Your Money Where Your Mouth Is (Rose Royce - 1976)
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Une publication de François Jortay